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NOTRE ACTUALITÉ

Photo du rédacteurNathalie Popiolek

MBA Management de la Transition Énergétique: lecture du rapport Pisani-Ferry

C'est avec le prisme de la prospective que nous avons lu et interprété le rapport remis à la Première ministre en mai 2023: "Les incidences économiques de l’action pour le climat" par J. Pisani-Ferry et S. Mahfouz [1].




Le rapport est en effet une excellente présentation des outils disponibles pour identifier les leviers de la transition et mesurer ex-ante leurs impacts économiques, financiers et sociétaux en France, compte tenu du positionnement du pays en Europe et dans le monde.



Ce fut aussi un excellent support de réflexion et de discussion avec les jeunes apprentis que

le MBA prépare, avec ses entreprises partenaires [2], aux métiers de la transition énergétique. Ce sont des métiers proches du terrain voués à piloter ou accompagner le changement et l'innovation dans les territoires.


Ainsi, si le rapport remis à la première Ministre couvrait plutôt le champ de la macro-économie, nous avons complété le propos afin de sensibiliser les étudiants à la question du management de l'innovation -pas seulement technologique- dans les entreprises et les territoires.


Nous avons également ajouté les ingrédients de la prospective avec son lot d'idées en rupture avec l'air du temps et avons beaucoup débattu sur les VALEURS sous-jacentes aux décisions qui sont prises aujourd'hui pour "coloniser le futur".


D'ailleurs sur cette question des valeurs, le rapport Pisani-Ferry et Mahfouz est très explicite quant à la conduite à tenir en France pour lutter contre le changement climatique:


"Agir non pas en passager clandestin mais en conformité avec la morale kantienne"


Agir avec force en faveur de l'efficacité énergétique et de la sobriété.


Pourtant, nous sommes responsables de moins de 1 % des émissions mondiales de Gaz à effet de serres aujourd’hui et l’effort national d’atténuation n’a qu’une incidence marginale sur les émissions mondiales et le réchauffement.



D'après les estimations du rapport, les investissements à consentir -et à financer- d'ici 2030 sont colossaux: environ 66 milliards par an à l’horizon 2030 pour atteindre les objectifs de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC3), soit 2,3 points de PIB, par rapport à un scénario sans mesures de transition [3].


De plus, le retour sur l'investissement en termes macro-économiques de tels investissements, n'est pas garanti pour la France, en tous les cas à l'horizon 2030... le temps de sortir de la dépendance du sentier des énergies fossiles.


En se fondant sur une modélisation essentiellement macro-économique, le rapport "fait la prévision" d'un chemin à emprunter très ardu. Il faut s'y préparer.



Mais la prospective n'ouvre-t-elle pas la voie à d'autres chemins peut-être facilités par la mise en commun et les synergies de toutes les forces en présence, y compris les talents de celles et ceux qui apportent, à leur niveau et auprès des territoires, leurs idées nouvelles et leurs innovations?


Que les jeunes apprentis du MBA de la Transition Énergétique y contribuent avec enthousiasme !



[2] En particulier: La Compagnie Energie et Territoire, Enerlis, Groupe Hervé Thermique, AREC Ile de France, Sercib, Ceebios, Aristot, Shamengo, Alkaest, Energiga

[3] Pour l’Union européenne: environ 2 points de PIB d’investissement supplémentaire en 2030.


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