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  • Photo du rédacteurMarie-Claire Mainka

Des crypto-actifs à la finance quantique…

Dernière mise à jour : 28 août 2021

Les nouvelles technologies (big data, IA et blockchain) bouleversent la finance en changeant les codes et en remettant en question les compétences acquises par les professionnels du domaine. Qu'en serait-il, si le quantique faisait son apparition dans le paysage ?



Résumé d’une partie d'un échange entre Benoit Coeuré de la BRI (Banque des règlements internationaux) et de Catherine Lubochinsky du Cercle des économistes, lors d’une conférence organisée par le Cercle des économistes sur le sujet " Comment la finance peut-elle contribuer à la sortie de crise ? ".

L’auteure de ce résumé remercie le Cercle des économistes pour la qualité de ses forums. Elle reste responsable des erreurs éventuelles qui auraient pu être commises lors de la retranscription des propos.


Les nouvelles technologies bouleversent la finance.


D’un côté, le big data, l’IA, les algorithmes d’apprentissage automatique, etc., tout cela change radicalement l’exploitation et les champs possibles d’analyse des données. Les banques, les gestionnaires d’actifs et la finance verte mobilisant de grandes quantités de données, seront concernés.


De l’autre la blockhain, le registre distribué, fait la promesse d’une finance décentralisée qui pourrait échapper aux intermédiaires traditionnels et même aux régulateurs. Certaines infrastructures de marchés et des plateformes testent ou utilisent déjà des registres distribués. Des fonctions traditionnelles de compensation d’actifs, de conservation d’actifs et de négoce pourraient adopter cette technologie, ce qui changerait considérablement le fonctionnement des bourses. Cela aurait également un impact sur les régulateurs et sur les banques centrales.

« Si les banques centrales veulent continuer à assurer la stabilité monétaire, comme elles le font depuis des siècles, elles doivent adapter leurs propres technologies. » Benoit Coeuré


Ces nouvelles technologies incitent la prolifération des crypto-actifs privés…

Pour le moment, le montant des crypto-actifs reste peu élevé par rapport à la masse monétaire ou la taille du secteur financier. La donne va vraisemblablement changer avec le projet de "crypto-monnaie" de Facebook qui, avec ses stablecoins, pourrait s’adresser à des centaines de millions d’utilisateurs dans le monde. D'après Benoit Coeuré, l’arrivée de géants de la technologie devrait avoir un impact systémique, dans la mesure où elle pourrait venir bouleverser le monde du paiement.


et propulsent l’offre de nouveaux services financiers

Basés sur des registres distribués, ces nouveaux services proposent des transferts de valeurs, mais aussi des investissements, de la conservation de titres, c'est à dire l'entière palette de l’univers des titres. C’est la montée en puissance de la finance décentralisée (la DeFi) et cela interpelle le régulateur qui doit intervenir.

Mais attention, il ne faut pas tuer cette innovation émanant du secteur privé. Il est important de la laisser se développer tout en protégeant l’investisseur.

Les régulateurs devront donc trouver un juste équilibre afin de n'arriver ni trop tôt, ni trop tard (pour éviter que se reproduise une situation similaire à celle du « Shadow Banking » en 2008).


Prochaine étape la finance quantique


Un peu de prospective. D’après les intervenants, la finance quantique serait l’étape suivante avec ses algorithmes quantiques très prometteurs, qui ont notamment la puissance de casser les techniques cryptographiques très utilisées dans les paiements.

La finance quantique risque de rendre obsolète des compétences traditionnellement demandées aux financiers, comme l’analyse financière, le « credit scoring » (évaluation des risques clients), la notation, l’optimisation des gestions de portefeuilles, etc.

Et le problème va bien au-delà, car les régulateurs et les banquiers eux-mêmes, ne sont pas familiarisés avec ces technologies dont le contenu est très difficile à comprendre. Leur maîtrise demande des connaissances scientifiques pointues que les banquiers n’ont pas acquises. Comment pourrons-nous alors réguler l'ensemble des "boites noires" de la finance quantique sans comprendre leur fonctionnement ? Cela est un vrai sujet pour le régulateur.



Mais d’après Benoit Coeuré, ne soyons pas trop pessimistes car la monnaie quantique sera sans doute plus sûre et garantira la sécurité des paiements !



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